Concerto de la reine

Concerto de la reine.

Sur l’onde silencieuse, glisse le blanc vaisseau à fière allure. 
Entre ses voiles de plumes dressées, 
la reine des bois se laisse emporter de rives en rives. 
L’onde sillonne entre monts et vallons, elle serpente dans la plaine,
Elle sépare la forêt dont les arbres lui font un tunnel. 
Le vaisseau de plume y navigue et vient accoster la rive, 
la reine des bois se faufile entre les fougères et le tapis de lierre.
À son passage les feuillages frissonnent dans une révérence pour la reine.
Nulle ne la voit et pourtant au bruissement de dame nature, 
Celui qui perçoit se tintamarre, sait qu’elle est là.

La reine explore la forêt, elle cherche le cœur du printemps.
Dame nature a fini sa migration
Les arbres déploient leur feuille, les insectes s’agitent,
Les oiseaux bavardent et préparent les nids douillets.
Ils attendent l’éclosion d’une nouvelle génération.
Les primevères, les jonquilles cèdent le terrain aux jacinthes sauvages.
La reine passe, infatigable, elle interroge les végétaux ou les insectes, 
elle partage sa force que chacun accepte comme une bénédiction.
Les elfes voltigent, la forêt comprend, sait que la reine est chez elle.
De la cime des arbres, le chant passe d’un bout à l’autre de la forêt.
Hymne à la reine.
Bientôt, elle va trouver ce qu’elle est venue voire.
Celui qui a l’oreille, perçoit le concerto de la forêt.
La reine, avec son sceptre, joue la partition printanière sur les clochettes du muguet.
La musique s’évapore avec le parfum de la fleur.
La reine est heureuse avec le battement de cœur du printemps,
Le sage le reçoit en sa demeure.

B.Cauvin 18/04/2024