J'étais en train de lire l'époque où la ville de Lyon devenait la capitale de la papauté. Je veux dire Lyon au cours du Moyen Âge avait vu passer à plusieurs reprises différents papes.
Le pape Innocent IV, dont le pontificat dura onze ans et demi comprenant six ans et cinq mois de règne en la bonne ville de Lyon. Son installation se fit pour le concile qu’il convoqua afin de révoquer, entre autres, Frédéric II(d' Hohenstaufen) qui a été en conflit ouvert avec la papauté. Ce concile se pencha aussi, sur l'irruption des Tartares (Mongoles) qui étaient déjà arrivées aux portes de la Hongrie, les sarrasins qui occupaient la terre Sainte, le danger du schisme ‘Grecs’ qui pesait sur le Vatican et les réformes à continuer dans l'intérieur de l'église catholique.
Donc c’est le 2 décembre 1244, après un long périple, que le pape Innocent IV arriva À Lyon et fut installé avec la curie dans le cloître De Saint-Just, non loin de l'église Saint-Irénée. Je ne développerai pas ici toute la partie de sa vie à l'intérieur de la ville de Lyon ni de celle traitant le concile dont on peut trouver les traces dans les archives épiscopales.
Le hasard veut que nous soyons au cours du 13e siècle, plus précisément en sa moitié. Ceci se passe ou c'est passé en Orient, à la même époque de l'autre côté du continent eurasien, dans la péninsule du Japon un moine bouddhiste, Nichiren Daishonin (1222-1282), prédisait un monde difficile guerres, famines et catastrophe naturelle, il mettait en garde contre une invasion des Mongoles. Il prônait en faisant des prières, récitant Nam-myoho- renge-kyo*, et en invitant au dialogue et à l'humanité, la paix entre les êtres humains. Cette démarche, appel à la paix se déroulait au milieu du 13e siècle dans les années 1250-1260.
On peut dire, comme une onde de choc, que la rencontre de la recherche de la paix par Nichiren Daishonin, et le désir du pape Innocent IV dans ces ambassades auprès des Tartares et des sarrasins afin de trouver un monde de paix, de culture et de partage d'humanité en commun.
Innocent IV disait que les rapports entre chrétiens et non chrétiens (étant <<du troupeau du Christ en vertu de la création, bien qu'ils n'appartiennent pas aux troupeaux de l'église>> ils possèdent leurs terres et leurs droits<< sans péché>> et ne peuvent être punis que s'ils violent la loi naturelle).
Hasard ou pas ! aux deux extrémités du globe connu à l'époque, les mêmes convictions de paix, de recherche d'humanité étaient proclamés par 2 membres éminents du milieu religieux.
Dans le bouddhisme de Nichiren, un caillou lancé dans l'eau forme une onde de choc, l'action, la pratique du Daimoku d'un être en est de même, il se répand dans l'univers.
Avec ses ambassades auprès des princes musulmans Du Maghreb, D'Égypte, Du Levant ou en direction des territoires sous domination Mongole, le pape Innocent IV « arrivait à trouver la force de penser le monde comme un tout ». citation de H.Wolter.
C’est une conception bouddhiste, le monde est un tout et quand il se passe un fait d’une seule personne, il y a une résonance au niveau mondiale.
J’ai fait cet article sans prétention, il y a une coïncidence, je suis dans l’étude du bouddhisme de Nichiren et dans la lecture de ‘L’histoire religieuse de Lyon, Les papes du moyen âge Lyon d’Urbain II à Jean XXII. Ce paragraphe consacré à Innocent IV m’a interpelé quant à la période de son exposé.
Il n’y a pas de hasard, ni au cœur du XIIIe Siècle, ni aujourd’hui entre cette lecture et l’étude bouddhiste.
*De manière succincte, Nam-myoho-renge-kyo pourrait se traduire par : « Je me consacre à la Loi merveilleuse du Sûtra du Lotus », ou encore : « Je mets ma vie en harmonie avec la vie de l'univers ».