Un retour sur l’année 2023, certes, l’exercice n’est pas aisé avec quelques lectures remontant l’année 2023. Multiples raisons repoussent à ce partage, des raisons plus ou moins forcées… dont la procrastination et là cela rend la tâche plus difficile… Allez, tentons le coup... Suite.
Continuons dans l’univers de la poésie, partons vers l’Empire du Soleil Levant.
Des Haïkus
Ils sont en résonances avec notre actualité climatique !
Les saisons… 5 au Japon !
Et Changement climatique.
Haïkus des cinq saisons.
Alain Kervern
Éditions GéOrama
Nous sommes interpelés par le titre, 5 saisons !
Alain Kervern nous explique qu’en Extrême Orient, il y a les quatre saisons plus le changement d’année qui est à lui seul la cinquième saison.
Deuxième constat… la tradition demeure dans l’univers poétique du Japon, notamment dans celui des Haïkus.
L’an change autour du début février, suivant le calendrier lunaire, et avec lui c’est aussi le printemps, un décalage avec notre calendrier dont le printemps apparaît un mois et demi plus tard. Décalage que l’on retrouve à chaque saison.
Le sous-titre du recueil :
Variations japonaises sur le temps qui passe
Le premier arbre à fleurir est le prunier, il annonce le printemps.
« Chemin de montagne
une odeur de prunier
soudain le point du jour »
Matsuo Bashô (1644-1694)
« Torrent de montage
une fleur de prunier
happée au passage »
Iida Dakotsu (1885-1962)
Il serait indélicat de ne pas parler de l’Hanami, la fête des cerisiers en fleur. Elle déplace l’archipel dans une liesse folle.
Si vous avez l’intention de voyager dans cette période, assurez-vous bien de faire des réservations, les lieux d’hébergement sont pris d’assauts.
« Du pays natal
Que j’ai abandonné
Les cerisiers sont en fleurs »
Kobayashi Issa (1763 –1827)
« Il s’en va le printemps
Elles hésitent à tomber
Les fleurs du cerisier »
Yosa Buson (1716 – 1784)
Ce recueil, est une vision de l’almanach poétique au Japon, aidant le jeune auteur à la création de Haïkus. Il est bien utile pour nous aussi…
Le deuxième ouvrage, est du même auteur.
Alain Kervern.
Haïkus & changement climatique.
Le regard des poètes japonais.
Nous avons une image du Japon, avec ses paysages sculptés ! C’est que l’Homme vit avec la nature, il l’aime le respect, la craint.
Nous en avons chaque jour des images, comme récemment avec ce cataclysme sismique, ou les typhons qui à eux seuls font de nombreux désastres.
Naturellement, le Japon n’échappe pas aux conditions du changement climatique et les poètes apportent leurs plumes à l’édifice de ce regard.
L’ouvrage d’Alain Kervern, n’est pas seulement un recueil de poésies.
Il retrace les contradictions entre l’image, le réel. Les cerisiers en fleurs ou les érables rouges de l’automne et la réindustrialisation du pays à coups de bulldozers et d’intoxication des populations. Revers de la médaille !
« Au septième jour
de ce printemps gracieux
tout peut recommencer »
Yamaguchi Seishi (1901 – 1994)
« Cette humanité
inondée de lumière c’est la Voie Lactée »
Yasushi Nozu
« Fukushima
la lune d’hiver brille
sur une ville morte »
Shigemoto Yasushiko
Quittons un instant les haïkus et remontons le temps…
Avec Frédéric Boyer.
Hammurabi
Ou comment découvrir un roi de Babylone.
Musée du Louvre à Paris.
« Code Hammurabi, roi de Babylone.
Site de découverte : Suse, Iran.
Site d’origine : site inconnu, Irak.
Basalte. H. 2,25 m ; L, 0,70 m.
Salle 3, Département des Antiquités. »
C’est avec cette présentation que l’on découvre cet ouvrage d’une soixantaine de pages.
Hammurabi, roi de Babylone il y a 3772 ans (mis à jour pour l'article), il régnait sur l’ensemble de la Mésopotamie.
En 1902, à Suse en Iran, des archéologues français dégagent une grande stèle de basalte noir. Elle est en trois morceaux. Cette stèle est le code de Hammurabi, l’un des premiers code de justices connue.
L’auteur qui visita et lut la stèle par deux fois en 2007 et 2008, nous transporte avec un militaire de notre temps évoluant dans le monde parallèle aux côtés de Hammarubi, avant de nous dévoiler les 280 articles de ce code de justice dont chaque injonction commence par la conjonction si.
Avec Frédéric Boyer, nous partons à la découverte de ce monde qui nous paraît lointain, et pourtant, à l’échelle de l’univers n’était qu’hier.
Hammurabi Hammurabi.
Frédéric Boyer
Éditions P.O.L.
Changement d’univers,
Onze contes à rire et pleurer.
Monique Fievet
Il n’y a pas d’âge pour se plonger dans les contes, et Monique Fievet nous invite à la suivre dans ces onze histoires où l’esprit d’humanité réside.
Le premier, ‘La naissance de la parole’, nous emporte à l’ère de l’homme des cavernes pour retrouver notre triste réalité de notre époque. Puis on part dans l’Aveyron , suivi du Château de Calmont où pourrait se côtoyer cendrillon et l’ogre du petit poucet…
Il y a Jacques et le premier Noël de la mère.
Bien que de notre époque, il y ait encore des gens qui vivent dans des lieux bien loin de notre modernité… Jacques prépare un Noël pour sa mère, changement d’habitude, elle n’a rien à faire et cela l’interroge… Un conte moderne que j’ai particulièrement aimé. Avec Dr Réparetout on revisite la grenouille qui voulait être comme un bœuf.
On termine sur ‘Le portable et le chapelet’
Nord-Sud sur un scooter dans le désert ! D’un côté, dans le désert, nous allons à la Mosquée pour un mariage, de l’autre, dans nos régions, une femme va à la messe avec son chapelet !
Regard sur deux mondes qui se croisent…
11 contes à rire et à pleurer
Monique Fievet.
Changement de registre…
Roman.
Le figuier des Engoulevents.
Jean Ducreux.
Jean Ducreux délaisse le Moineau de Bellecour pour nous transporter dans un monde où tout n’est pas rose, malgré la candeur du héros de l’histoire.
Nous avons quitté la région de Lyon pour suivre le parcours d’un héritage de Constantin Cafarrosse.
Constantin est un haut fonctionnaire intègre. Afin de ne pas succomber à la corruption, il préféra ne faire une carrière de commis de l’État, Préfet par exemple, puisqu’il travaille à la Préfecture de Nîmes, directement sous les ordres de ce dernier.
Il hérite de son père, dont une fâcherie les a séparées depuis de longues décennies.
Donc le voilà parti à l’Office notariale de Fenouillèdes dans les Pyrénées Orientales. Constantin va donc hériter du Mas des Engoulevents. Il redécouvre son village, et les turpitudes de son enfance… Il, découvre aussi, chez la notaire, qu’il n’est pas le seul héritier de l’affaire, il y a une mystérieuse Mme Cafarrosse.
Et là… tout bascule… il doit revenir, la mystérieuse dame est souffrante et donc ne peut être présente à la lecture du testament, tout ce chemin pour rien. Constantin est un homme gentil, et la suite dès ce jour va se transformer, non, il restera celui qu’il a toujours été, mais il ne va pas se laisser marcher sur les pieds… à commencer par son ménage, bien que la décision ne vienne pas de lui… mais il en est satisfait.
J’ai adoré, une fois de plus, la manière dont Jean Ducreux nous balade dans les péripéties de Constantin. Si l’apparition d’un certain personnage ne nous cache pas son action, on se doute de ses manœuvres… pour le reste suspens et rebondissement.
Il ne m’a pas fallu longtemps pour être envoûté dans l’histoire du figuier des engoulevents.
Le Figuier des Engoulevents.
Jean Ducreux.
Éditions Vierbaerel.
http://vierbaerel.com