Poésie, photos, musiques et partage
Un jour d’automne, au cœur de l’après-midi, les rues de la ville encore mouillées de la dernière averse. Le vent, léger, poussait les lourds nuages pour finirent leur essorage sur d’autres lieux.
Ici ou là se devinait, s’apercevait des gens qui s’apprêtaient à sortir. Les uns pour quelques courses, les autres pour un spectacle ou aller chercher les enfants à la sortie de l’école, la routine de la vie.
Éric marchait sur ce trottoir encore bien humide, évitant les flaques de pluie. Résistance au soleil renaissant dans un ciel au bleu tendre.
Était-il sorti d’une bouche de métro, d’un bus ou du tramway ? Il marchait, quand, soudainement il s’arrêtait, il levait sa tête, son regard autour de lui, il semblait chercher quelque chose !
Un bruit, un son, c’est cela, un son mélodieux. Deux pas, un banc de pierre, Éric y posait son séant. Son regard en direction d’une fenêtre ouverte, il lui semblait voir les notes sortir et s’envoler par l’ouverture.
Des notes, fermes et douces à la fois, notes qui se trouvaient coupées par un faux silence, le tout bien en harmonie.
Éric prenait du plaisir à les écouter, il pensait que c’était la mélancolie de ce jour d’automne, pas encore celui des tempêtes annonçant la saison froide, mais celui de sa douceur trainante de l’été. Il pensait que cela pourrait être aussi une promenade à la campagne enneigée un jour d’hiver radieux ou celui d’un printemps avec son sac nostalgique. Peut-être aussi, plus romantique, un jour d’été a canoté sur un lac ou sur le calme d’un cours d’eau.
Sa rêverie est interrompue par un long silence. Des voix inaudibles lui parvenaient. Et de nouveau les notes du piano s’envolaient. Éric restait là dans sa sérénité, ses pensées.
La séance se terminait, il restait un instant suspendu à ce silence, il se levait, regardait la fenêtre. Éric semblait dire merci, et il s’éloignait. Il pensait qu’il eut été dommage de ne pas jouir de cet instant ‘gymnopédique’.
B.Cauvin©11/09/2021