Poésie, photos, musiques et partage
Il n’est pas nécessaire de partir bien loin pour vivre une journée, un après-midi d’évasion. Dimanche dix juillet, un tour de quartier, inspiré du matin avec un collage. Voilà le thème du safari. Collages, Graph’, expression éphémère ou pas sur nos murs. Et pourquoi pas, des rencontres à l’appu
Muni de l’arme APN, je commence par le collage du matin et pars à l’exploration du quartier. C’est l’extrême Sud de la Guill’. J’immortalise une fresque, un jeune homme s’improvise comme guide du secteur. Quelques mètres carrés à la richesse qui feront le délice de l’APN… Une faune anime les murs qui nous entourent. Certes, sur le coup, je ne me souvenais pas de certaines expressions sur ces façades, comme les singes y évoluant.
De là, surgit une longue conversation métaphysique sur notre environnement, l’art, etc. Il est jeune, tout juste la moitié de ma vie ! et une belle éloquence. Il y a de la vie, de la passion en lui. Je ne sais pas tout de ce jeune homme, mais s’il ne met pas sa science en service… c’est du gâchis.
Je continue mon safari et croise un baroudeur, du moins à mes yeux… Il m’invite à le prendre en photo. Autant j’aime les prises à la volé, sans trop de personnalisation, autant tirer un portrait n’est pas dans mes habitudes… Il m’est arrivé quelquefois de le faire, mais je ne me sens pas dans ce genre. Mais ce fut un plaisir de le faire et une conversation continua la séance, je lui demandais une adresse courriel pour faire suivre les cinq photos qu’il me demande en N&B… Et nos routes finirent par se séparer.
De retour, je migrais les photos sur l’ordinateur et les traitaient, oh, pas de retouches avec Photoshop, juste quelques réglages et parfois un recadrage. Je fis parvenir les cinq clichés à Lolo, c’est son surnom ! Dans le lot, il y en a une qui est mon coup de cœur, « une gueule » comme on dit.
La journée se termine, la nuit a posé son décor… Et, comme souvent sur la place, si ce n’est pas une évasion musicale, ce sont des mots, des gestes violents qui montent dans l’environnement du lieu. Là, une petite agitation, un homme est isolé du lieu par deux congénères. Sans tambours, ni trompettes, une voiture de police entre dans la rue à contresens et trois bleus en sortent rapidement. Muni d’une bombe lacry’, l’un asperge le coin, un autre saisi le quidam, le couche au sol te le menotte, les deux autres s’éloignent, les narines sont piquantes et les yeux pleurent, je ferme la fenêtre, le gaz commence à arriver… Maintenant, je m’éloigne dans le monde de la nuit et ses rêves.
Une journée presque ordinaire.
B.Cauvin 11/07/2021